Le groupe PSA vient de terminer ses NAO, son patron annonçant dans la foulée une prime exceptionnelle pour les salariés comportant 400€ à 600€ de prime Macron. L’entreprise obtiendrait 89 points sur 100 à l’index d’égalité femmes-hommes. Les explications des délégués syndicaux.

Mardi, le patron de PSA annonçait, à l’occasion de la présentations des résultats « exceptionnels » du constructeur, une prime « exceptionnelle » de 3 810€ pour les salariés. Hier, la CFDT a précisé qu’il s’agissait d’un « package » totalisant plus de 3 500€ net minimum pour les salariés. Sur ce montant dont le principal vient de l’intéressement et de la participation, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron, ne représente « que » 400 à 600€ selon le niveau de salaire, indique le syndicat qui avait espéré, au regard des résultats du groupe, « un montant supérieur ». Une prime de 600€ sera versée pour les salaires annuels bruts inférieurs à 35 963€, la prime de 400€ allant aux salaires compris entre 35 963€ et 53 944€.

Les 3 500€ vont faire du bien au pouvoir d’achat des salariés 

 

La CFDT estime néanmoins que les 3 500€ « vont faire du bien au pouvoir d’achat des salariés du groupe » et qu’il ne s’agit que d’un « juste retour de tous les efforts consentis ces dernières années ». Christine Virassamu, la DSC CFDT, ajoute que le projet d’accord sur les NAO, dont les discussions se sont achevées dans la matinée du mradi 26 février, est soumis à signature syndicale cette semaine. Le texte prévoit :

  • une augmentation générale de 1,7% pour les ouvriers et les employés dont un talon de 38€ et un budget d’augmentation individuelle de 0,7%;
  • une augmentation générale de 1,4% pour les Etam (techniciens agents de maîtrise) dont un talon à 42€ et un budget d’augmentation individuelle de 1%;
  • un budget de 2,6% d’augmentations individuelles pour les cadres.
Il reste 2% de femmes dont les salaires doivent être repositionnés 

 

Christine Virassamy précise que la CFDT consulte ses équipes mais se félicite de la progression de l’augmentation générale obtenue dans la négociation ainsi que de la fixation d’un talon qui permet aux plus bas salaires une meilleure revalorisation, « de l’ordre de 2,2% à 2,3% ».

La déléguée syndicale nous précise que PSA devrait obtenir 89 points sur 100 à l’index de l’égalité F/H (voir notre tableau ci-dessous), et que l’entreprise n’a pas encore négocié de rattrapage salarial spécifique pour les femmes. « Nous regarderons cela dans un deuxième temps quand nous aurons analysé les chiffres de l’index », dit Christine Virassamy.

 

  Indicateurs F/H Poids dans l’index, en points Résultat 2018, en points
1 Ecart pondéré de rémunération 40 39
2 Répartition des augmentations individuelles 20 20
3 Répartition des promotions 15 10
4 Augmentations de retour de congé maternité 15 15
5 Répartition F/H dans les 10 plus hautes rémunération 10 0
Total obtenu   100 89

 

Sur ce point, Anh Quan N’Guyen, DSC CFE-CGC, explique les bons résultats de PSA sur l’index F/H par le résultat de la politique suivie depuis des années, depuis la signature, il y a 15 ans, d’un premier accord sur l’égalité professionnelle. Il ajoute que la situation globale paraît satisfaisante, mais qu’il reste néanmoins « environ 2% de femmes dont les salaires doivent être repositionnés ». Quant au résultat des NAO, le délégué du syndicat des techniciens et cadres, qui consulte en ce moment ses adhérents, le juge assez bon : « Nous aurions aimé aller au-delà de l’enveloppe globale de 2,6%, mais la prime Macron pour les ouvriers et Etam, qui est compensée pour les cadres par un augmentation de la part variable, va dans le bon sens. Nous bénéficions aussi d’un supplément d’intéressement allant de 500 à 700€ ».

 Merci à la mobilisation gilets jaunes !

 

« Merci à la mobilisation des gilets jaunes », réagit de son côté Jérôme Boussard, responsable CGT du site de Sochaux, au regard de l’obtention de la prime exceptionnelle. Le syndicat, qui appelait hier à des débrayages dans l’entreprise, juge la présentation du PDG Carlos Tavares de la prime exceptionnelle un peu trompeuse : il faut enlever à l’annonce des 3 810€ les 600€ de prime gilet jaune, ce qui fait 2 900€ net. « La direction a financé la prime gilet jaune en piochant dans la prime d’intéressement. Les intérimaires sont exclus alors qu’ils ont participé comme les CDI aux milliards de bénéfices », poursuit la CGT qui dénonce une « injustice » ainsi résumée par Jérôme Boussard : « L’entreprise va bien, tant mieux ! Mais 30 euros d’augmentation générale, c’est quand même très insuffisant, d’autant que les nouveaux intérimaires n’en bénéficieront pas ». Le responsable CGT adresse néanmoins à PSA un satisfecit au regard de la situation F/H : « Sur ce point, c’est vrai que la direction fait des efforts pour appliquer l’accord sur l’égalité ».

Enfin, FO estime que c’est à la suite des pressions syndicales, « avec FO comme locomotive », que la direction a accepté de relever ses propositions lors des NAO. « Nos incontournables n’ont pas été atteins, mais ils ont contribué à mettre la barre beaucoup plus haute par rapport à ce que la direction avait prévu », estime le syndicat dans un tract. FO précise par ailleurs que la prime transport sera augmentée de 4%

Les syndicats doivent dire avant la fin de la semaine s’ils signent le projet d’accord de NAO.

Source – Actuel CE