Michel de La Force, président de la Fédération nationale du personnel de l’encadrement des sociétés de services informatiques, des études, du conseil, de l’ingénierie et de la formation (FIECI) de la CFE-CGC vient de fonder « Partage », un syndicat dédié aux salariés portés. Parmi ses projets, l’ouverture de négociations visant l’amélioration de la couverture santé/prévoyance et l’évolution des minima conventionnels.
Pourquoi avez-vous décidé de créer un syndicat dédié aux salariés portés ?

Pour la CFE-CGC, le lancement du syndicat Partage s’inscrit dans la droite ligne de la création de la convention collective du portage salarial de 2017 et de l’Observatoire paritaire du portage salarial (OPPS) de 2006 dans lequel notre fédération est partie prenante. L’objectif n’est pas de valider cette forme d’emploi, le CDI reste pour nous le meilleur modèle, mais de mettre en place un socle de droits sociaux afin d’apporter des garanties supplémentaires, en sus de la convention collective, aux salariés portés. A ce titre, notre syndicat, qui intègre la Fieci, a vocation à négocier au sein de la branche professionnelle.

Qu’allez-vous proposer?

Le syndicat, présidé par Emilie Brun-Jouini, s’attellera d’ici à quelques semaines à la progression des droits des salariés portés. L’une de nos priorités sera l’amélioration de la couverture sociale (maladie/prévoyance). Mais nous nous pencherons également sur les minima salariaux conventionnels ou encore la conquête de nouveaux droits contenus pour l’instant dans l’ordonnance du 2 avril 2015 (sécurisation des parcours professionnels, rémunération mensuelle minimum, contribution formation…).

Au-delà, nous souhaitons accompagner le salarié autonome dans une meilleure compréhension de l’environnement et des pratiques dans le portage salarial. Partage proposera ainsi une gamme de services pratiques pour répondre aux besoins des adhérents: comment établir sa rémunération ? Comment se passe la prise en charge ? Comment choisir sa société de portage ou l’entreprise cliente ? Toutes les entreprises de portage n’ont pas les mêmes règles. Partage apportera également une expertise juridique via une permanence juridique permanente et des formations dédiées. Nous souhaitons développer un collectif où chacun apporte son appui et son expérience.

Avez-vous des gages côté patronal ?

Nous n’avons aucune certitude. Les fédérations patronales, le Syndicat des professionnels de l’emploi en portage salarial (Peps), la Feps (Fédération des entreprises de portage salarial) et Prism’emploi (fédération de l’intérim), ne sont pas très accordés. Mais nous espérons faire bouger les lignes. Un vrai travail de négociation va démarrer.

Combien d’adhérents vous fixez-vous ?

Nous n’avons pas arrêté ce type d’objectif. Nous souhaitons, tout d’abord, rassembler au-delà de la fédération CFE-CGC pour répondre aux préoccupations de l’ensemble des salariés portés, estimés à environ 60 000 personnes.  Même si les équivalents temps plein ne représentent pas plus de 10 000 à 12 000 salariés, principalement des ingénieurs et cadres, consultants, ergonomes, informaticiens… Mais il n’y a pas de profil type du salarié porté. Ce que nous avons observé c’est que la création de ce syndicat a généré un vif intérêt auprès des salariés portés.

Source – Actuel CE